Mon expo JARDINS SECRETS à Chatenay-Malabry est désormais rangée pour l’hiver … Je remercie très sincèrement Anne Meiffret , Galerie Dans la Cour des Artistes – Antony) commissaire, la ville de Chatenay-Malabry et et toute l’équipe du Pavillon des Arts et du Patrimoine pour leur aide précieuse et bien entendu les visiteurs qui sont passés !
L’exposition s’est déployée dans 2 salles ( rez-de-chaussée et étage) sur environ 80 m2. Elle comportait des photographies, dessins, huiles sur toiles, papiers pliés, oeuvres textiles …
Je vous décris ici celles qui étaient présentées pour la première fois.
G O L D E N M E A D O W S (Prairies dorées)
J’ai pu montrer la vidéo ( 3,5 minutes) réalisée l’été dernier à Jarrier . Traitée en bicolore (rose et jaune), elle reprend de courts extraits au ralenti dans les champs de fleurs et d’autres extraits enregistrés en ville ces dernières années. Je souhaitais juxtaposer ces moments afin de montrer d’une part l’extase face au foisonnement de la nature dans ces champs vide de pollution, et d’autre part en souligner le caractère fragile, éphémère. Le son renforce cette dichotomie. En effet, à peine la vidéo commencée (une vision idyllique d’un champs de fleurs), un son brutal et fugace intervient, accompagné d’images comme une centrifugeuse ( il s’agit en fait de balais de lavage automobile en station).
La vidéo fait des allers et retours entre nature ( champs de fleurs, dessins ou toiles de ma production) et ville ( station de lavage auto, foire, à la fin des fleurs de bougainvilliers balayées par un souffle).
T R A C E S P O E T I Q U E S
J’ai pu également montrer l’herbier cousu réalisé l’été dernier à Jarrier (en résidence début juillet 2023) . Cet herbier a été constitué de mes cueillettes quotidiennes dans ces champs à perte de vue à 1800 mètres d’altitude. Les fleurs ont été sélectionnées, séchées partiellement, cousues délicatement sur papier coton au fil de coton.
Des textes de Philippe Jaccottet les accompagnaient. J’en ai lu un extrait au vernissage , qui me touche particulièrement . Extrait : » Je pense quelques fois que si j’écris encore, c’est , ou ce devrait être avant tout pour rassembler les fragments, plus ou moins lumineux et probants, d’une joie dont on serait tenté de croire qu’elle a explosé un jour, il y a longtemps, comme une étoile intérieure, et répandu sa poussière en nous »
D E L I C A T E F R A G I L I T E
Dans cette expo j’ai pu déployer pour la première fois en grand format la « prairie suspendue », mon installation de verres soufflés (420x250x60cm / 114 pièces). L’accueil du public a été fabuleux, et me motive à poursuivre les ateliers pour augmenter la taille de cette installation pour la proposer à d’autres lieux.
I R R E M E D I A B L E E P H E M E R E
La « Biche au sol fleuri » (150x600m) est une oeuvre hybride qui me permet de continuer une sorte de tradition dans mes expositions : accrocher une oeuvre ancienne ( ici le sol fleuri , constitué de fins napperons de coton crocheté, déjà présenté en 2022 lors d’expositions textiles à l’Eglise d’Iclon pour le Festival du Lin et à l’église de Brugairolles pour le Mai des Arts)
Cette pièce représente une biche dans un espace vert, une prairie ou un champ, rogné en ses contours. Elle est aux aguets, inquiète, prête à bondir hors de cet espace. Pour parvenir jusqu’à elle, il faut fouler un chemin précieux et délicat, blanc, fragile.
Au dessus, des bandes comme un drapeau, symbolisant l’emprise de l’urbanisation sur la nature.