Jardins secrets.
Le jardin a toujours été représenté dans le peinture : motifs décoratifs (fresques égyptiennes) ou sacrés (Depuis le Moyen-Age Barthélémy d’Eyck, El Greco). Beaucoup d’oeuvres majeures le représentent : Eugene Delacroix, Gauguin, Van Gogh, sans oublier bien entendu le courant impressionniste et son maitre absolu Monet.
Les couleurs et les formes des végétaux, leur changement sans cesse renouvelé au fil des saisons intéressant les artistes qui ont choisi de les représenter directement ou par impression en peintures, sculptures (Niki de St Phalle), plus récemment avec la photo ( Eric Bourret) ou video (Quayola), sans oublier le land-art.
Des lieux proposent de montrer la beauté du jardin et des oeuvres qui en sont inspirées ( Domaine de Chaumont sur Loire, Chateau Lacoste, l’île de Naoshima au Japon etc…)
Jardins secrets.
Faisant suite à « Autour du jardin » (2005), puis « Nouveaux horizons » (2016) ou encore « Chemins de traverse » (2018), je consacre mes journée à la végétation et aux fleurs, à l’apaisement qu’elles suscitent, aux parfums qu’elles transpirent, à leurs balancements sous le vent, aux jaunes, aux verts, aux roses.
Une démarche contemplative et sensorielle.
Au quotidien autour de l’atelier , ce sont ces verts mousse, argile boueuse et feuilles des arbres qui longent la Saône. Il y a aussi dans ma rue ce jardin public et pourtant nommé secret car l’accès est presque caché, un jardin bucolique que j’aime beaucoup.
Et puis, comme toujours, il y a ce paysage qui me fascine. En 2021, la Drôme proche de Lyon pour les vacances. En 2022, j’ai découvert les champs jaunes printemps du Jura en livrant à Ravilloles mes oeuvres textiles pour l’exposition de l’Atelier des Savoir-Faire. Puis, ce fut le jaune d’or des graines de lin à l’occasion du Festival du Lin en Normandie. Chaque déplacement donne lieu à des petites séries de photographies prises sur le vif.
Glanages, prélèvements, restitutions.
Une commande de l’artothèque de Draguignan (2021) m’a amenée en Grèce sur les traces d’Albert Camus et j’ai constitué un herbier conservé dans des boites de pétri ou bien cousu délicatement sur du lin.
Petit à petit je restitue ces contemplations au travers peintures et dessins, livres d’artistes, photographies. Autre support avec une réutilisation des chiffons d’ateliers pour des « fleurs chiffonnées » en 2d et 3d.
D’autres pistes seront bientôt explorées : captation de sons de prairie fleurie (résidence en juillet 2023 à Jarrier – Alpes) , une installation de tubes en verre (les ateliers auprès d’un souffleur lyonnais démarrent en mars) et pour finir un format vidéo à l’automne 2023.
Décembre – Les premiers travaux , à l’huile sur toile, rehaussés au bâton d’huile ou au pastel , représentent des champs de fleurs, ou de la mousse. Ils sont constitués de centaine de coups de brosse spalter réhaussés pastels à l’huile.
Janvier – « Il est douze heures plus tard » , un livre de James Schuyler , poète américain.
Sa poésie est très particulière, il parle de choses ordinaires et les magnifie. Pas toujours évident à lire, mais j’aime ouvrir ce livre chaque matin en arrivant à l’atelier , choisir une page au hasard et en lire un extrait comme une anecdote poétique.
Je sélectionne quelques photos de ma collection, j’en ai beaucoup ! La résolution de l’année sera « des fleurs chaque jour »
Puis j’entame les recherches, par exemple ici des traces d’huile posées au travers un filet sur papier rose pour représenter la délicatesse des roses au long d’une journée.
Dans une démarche similaire à celle menée avec mes gants d’atelier, je décide de conserver mes chiffons d’atelier pour créer des « fleurs chiffonnées »
Février – Des dessins émergent, issus de traces ou tâches déposés sur les feuilles de papier qui protègent ma table de travail. Je décide de conserver ces feuilles, les réhausse aux crayons de couleur ou bâton d’huile et des prairies fleuries apparaissent !
Mars – Dans la continuité de travaux précédents à la machine à coudre, je cherche aussi du côté du motif et évidemment des bâtons surgissent, à l’instar de ceux que je pose sur mes toiles.
Avril , j’envisage une installation pour mon exposition prévue au Pavillon des Arts de Chatenay Malabry à l’automne prochain.
Sur le Port de Binic en Bretagne l’hier dernier j’ai rapporté un gros bouquet de fleurs séchées qui m’a rappelé mon enfance (avec ma cousine et mes soeurs, on confectionnait des bouquets en fixant les immortelles séchées sur des tiges fleuristes). J’arrive à l’atelier et décide d’accrocher chaque fleur la tête à l’envers. Cette suspension légère apporte joie et poésie dans l’atelier !
J’aime beaucoup cette installation et je cherche alors une idée qui me permette de présenter un travail artistique plus poussé. Je me dirige assez rapidement vers des tubes et tiges de verres dénichés sur internet chez un fournisseur américain. Je pousse finalement la porte de l’atelier de Theo Beaumont à Lyon qui donne des cours de verre soufflé. Je découvre un nouveau matériau qui peut laisser la place aux imperfections et accidents, ce qui me ravit vous aurez compris !