La cour d'école
Epervier, Barres, Drapeau à 2 cavaliers, Drapeaux prisonniers, Chasse aux cerfs, Chasse aux statues, Voleurs et gendarmes, Voleur surveillé, Course américaine, Mère garuche, Visé caché, Vise à 3 pas, Balle au chasseur, Vide coins, Chasseurs au camp, Balle au rond, Barre au serpent, Balle aux pots en deux camps, Grande thèque, Petite thèque, Bataille suisse, Balle à Margot, Petite barrette ou ballon militaire, Push ball, Ballon au cercle, Ballon délivrance, Ballon aux tranchées, Drapeau aux échasses, Bataille aux échasses avec porte-drapeau, Pas de géant au cadran, Petite guerre aux points, Bataille des quatre couleurs, Attaque au camp, Attaque d’un convoi de farine, Cache qui peut, Eclaireur, Duel américain, Gendarmes et voleurs, Porteurs de dépêches, Drapeau intercepté, Chasse aux lions, Course au clocher, Lutte à la corde, Manchot maitre chez lui, Chandelle empoisonnée, Touche l’ours, Coins dans un cercle, Coupe jarret, Chaine saoule, Ballon immortel, Ballon sautillé , Ballon barré, Ballon boxeur…
Le theme des jeux de cour d’école a été imaginé alors que mes enfants étaient en âge d’aller à l’école primaire. Dans cette série cependant , je n’ai pas cherché à décrire leur univers d’écoliers, mais plutôt de faire remonter une certaine nostalgie du passé, lié parfois à des jeux oubliés.
Ce thème est traité de façon minimaliste : un décor très dépouillé (la plupart du temps, seules les marques du temps sur le sol restent visibles), un trait radical, des plans rapprochés avec des personnages qui sortent du champ de vision… ce qui laisse à chacun la possibilité d’imaginer le décor ambiant selon son propre vécu.
« La cour d’école » présente une unité de thème (les jeux), une unité de ton (avec des fonds dépouillés, sans contexte), une unité de temps (ce temps appartient au regardeur, qui s’identifie aux personnages) . Les personnages sortent du champ de vision, leur jeu est suggéré par un objet ou une posture. C’est une sorte d’arrêt sur image où l’on ressent le mouvement en cours.
Série comprenant des peintures et des rondes en papier de soie (2008/2010)
Quelques oeuvres emblématiques ci-dessous – liste exhaustive en cours de publication.
Histoires d'ours
J’ai été durant une période parent d’élèves élue et représentante au conseil de discipline d’un collège dans les Yvelines. Ceci m’a amenée à participer à des réunions visant à l’exclusion de certains d’entre eux. Je me souviens particulièrement d’une séance totalement injuste pour l’élève que j’ai défendue contre la principale d’Etablissement . Je suis rentrée chez moi dans une colère incroyable et évidemment cet état d’esprit s’est retrouvé dans cette série . Histoires d’ours c’est la cruauté des enfants, mais aussi leur fragilité, leur incapacité à se défendre.
D’un point de vue personnel, je me suis toujours demandée si je ne m’étais pas représentée dans la figure en justaucorps, les ours étant les enfants à défendre.
Catalogue exhaustif en cours de construction
L'appartement
L’appartement est une introspection puissante sur l’état émotionnel de personnages enfermés dans un espace où la notion de confinement devient omniprésente.
Le point de départ de cette série est un moment charnière en situation d’ennui total dans une galerie de Versailles en 2010 où elle exposait et effectuait ses permanences. Ce moment charnière renforce le thème de la « prison ». À travers ses premiers dessins, elle capture la dureté des émotions telles que l’ennui et la solitude, la tristesse . L’artiste interroge non seulement ses souvenirs mais également le besoin fondamental de chacun de trouver sa place dans le monde.
Le titre « L’appartement » évoque un cadre intérieur, un lieu de vie intime où l’absence de portes souligne l’idée de claustrophobie émotionnelle. L’appartement devient ainsi un symbole de l’isolement et de la monotonie. Les éléments décoratifs choisis — souvent indifférenciés — renforcent cette idée d’un espace non spécifié, permettant au spectateur de projeter ses propres expériences de confinement sur ces œuvres.
Tout y est traité de façon minimaliste , comme pour mieux attirer l’attention sur les sentiments et non sur le décor .
Bien que chaque œuvre semble raconter une histoire, Nathalie Leverger choisit de laisser une part de mystère. Dans son tableau « Tears », le personnage assis sur une chaise invite des interprétations multiples, soulignant une identité non genrée qui ouvre la voie à une appropriation variée. Cette approche engage le spectateur à s’investir émotionnellement, à remplir les vides laissés par l’artiste avec ses propres narratives.
Chaque toile devient une scène à huis clos, installant des questions sur les dynamiques familiales et les émotions humaines. Les personnages, souvent non identifiables, mettent en lumière des thèmes universels tels que la quête d’appartenance et l’isolement. L’absence de détails spécifiques dans le décor — pas de meubles, pas de photos — intensifie ce sentiment de confinement, agissant comme un miroir de l’angoisse existentielle.
Série de toiles et dessins. Toutes les toiles ont été vendues ou détruites
Extrait du texte de Julie Perrin pour l’exposition en 2012 à la BJArt galerie Paris :
« L’appartement » est un travail de peinture sur toile de divers formats, où la figure (non identifiable) et l’espace d’habitation sont représentés de manière sommaire. Les contours de la toile ou les lignes qu’elle y définit, délimitent un lieu cloisonné, enfermant tel un coin pièce, un bout de sol, un mur dans et sur lequel Nathalie Leverger vient placer un personnage, coincé entre quatre murs. La figure souvent féminine (femme ou petite fille) fait appel pour l’artiste à l’enfance certes mais aussi au besoin de tout homme de trouver sa place, quête de toute une existence sans certitude de réponse. Prise dans le souvenir, une situation, la série « l’appartement » n’a pas de décor en dehors d’une projection donnée par le titre. Nous n’y verrons pas de table, de lit, de photo, de lampe, de chaise … Non, rien de tout cela !
Juste quatre murs dans lesquels se joue une scène à huit clos, sans échappatoire possible.
Acte I, scène I… la toile se recouvre d’une matière profonde, aux couleurs esthétisantes, attractives et équilibrées dans ses nuances, tout pour plaire en somme…
Acte I, scène II… L’écriture par moment s’inscrit comme un supplice « aime-moi » nous dévoile cette petite fille un peu gauche, dans son corps entre enfance et adolescence.
Acte I, scène III… Le corps est coupé, recroquevillé, anonyme dans cet espace impersonnel et pourtant chargé d’intentions et de tensions … SEUL …
Acte I, scène IV… L’appartement … à quoi et à qui fait il référence ?
Rires, pleurs, joie, drame, parents, enfants, amour, haine…
Acte I, scène V … Nathalie Leverger le sait-elle, elle-même ?
… Dévoiler sans tout dire …
Julie Perin Juillet 2012.
Petits dessins sur carnet huile et encre constitutifs de la série, non repris dans les toiles
Dans le même temps , un travail huile et encre sur papier toilé sur le thème « la nuit tous les chats… » , pour une exposition à Nantes sur proposition d’hélène et Dominique Poisot (ARTEVA).
Construction Magazine(Webzine américain), L’appartement by Nathalie Leverger, Masha Udensiva-Brenne, 22 mai 2012
What is the significance of the title “L’appartement”?
“L appartement” simply refers to an indoors place.
Some decorative elements (floor, walls, chair…) do not refer to a specific place, what is important is the notion of inside. Moreover, you cannot see any door to go outside.
Before l’Appartement, I used to paint characters that were outside (“postures”)
-How long, from start to finish, did this series take you to complete? How was your conception of it different before and after you started painting?
I started to draw some of the canvas while I was alone in a very small gallery in Versailles (in 2010), the gallery was quite far from downtown and I saw a very few people during the exhibition.
I felt like a prisoner between the walls of this gallery, as if I was a punished naugthy child.
The first drawings came out in april 2010, and the first canvas was “la boudeuse”, some weeks later. I still draw and paint on this theme.
-Did the images come to you whole before you started to create, or did they evolve as you continued to work?
I always draw before painting. Drawings are very simple, some broad lines only.
When I started “l appartement”, I felt surprised by my proposal’s hardness, the obvious notions of confinement, boredness et loneliness… I do not try to analyse my inspirations sources, I draw and that is all.
As the months are going, I let more and more space around my characters. Sometimes I write words on walls, and those words become even more important than the character himself. We only see them. (“Aime moi”)
It appears like you have constructed some sort of a narrative for each of these paintings, is this common for your work?
For sure, what I paint is always a situation that I imagine. I know exactly what is occurring. But I do not want to entirely tell the story. That’s for me, like a not-well-framed picture, we can see legs or body, or whatever, but there are always some elements missing to be able to get different interpretations.
I try to describe some feelings, an atmosphere, but the story itself goes on the second plan.
For exemple, in “Tears”, there is a character sitting on a chair, we can imagine what he/she is looking for.
The fact that we cannot know exactly about age or sexe of my characters strengthen the possibility of different appropriations.
-Who are some of your biggest artistic influences?
I am very touched by the artists who collect, pick up unbelievable things and who transform them.
For exemple, I was very impressed in 2010 when I discovered Peter Buggenhout at La Maison Rouge “it’s a strange, strange world, Sally)
In a more intimate way, I like very much the carving work of Vincent Fortemps (« par les sillons », « barques »…). Emotion can also come trough small sizes, dark lines, nearly erased drawings.
All this influenced me in the simplification of my painting (for exemple using less colors) and even helped me to reconsider the goal of my creations.
-What are some of your biggest challenges as an artist?
The biggest challenges are the coming ones. I am never entirely satisfied by what have been done before….Each exhibition is a challenge.
I get the impression that it is becoming more and more difficult for me to talk about my work.
-What is your history with art?
It is a recent history. Nothing in my family predisposed me to be an plastician. I come from a family of merchants and I graduated from business school. I worked in the marketing then logistic area during 14 years, married with a serious businessman, had 3 children …. Then I received as a gift a paint box, in 1999. The first time I used it was like a revelation, something very important that I could not avoid. 3 years after, I leaft my confortable job.
I am a self-educated artist. Sometimes I can feel limited by the fact that I do not benefit from the experience of the others, most of the time I realize I am free without rules.
-How often do you paint?
I work everyday. My studio is in my house, so it is easy.
-What is your favorite setting for creating art?
I need space, heat and natural light. I prefer to work alone and forget the clock !
-What are your preferred mediums/materials to work with?
I like the smell of oil, the possibility that it offers to paint slowly, its delicacy.
I also discovered 2 years ago the silk paper, witch I use more and more for installations and drawings. I like its matt whiteness, fragility, the way it captures light and restores it.
Time to be happy
En 2012, comme une issue à ce cycle de mal être décrit dans la série l’appartement, je décide de mettre toute mon énergie à enfin être heureuse.
Cela commence par une grande toile 200x150cm représentant deux personnages qui s’élancent vers l’inconnu. J’ajoute ce texte « Time to be happy » comme un engagement à agir.
On y entend Rosset, pour qui la joie peut naître au cœur des blessures; Beauvoir, qui lie bonheur authentique et liberté vécue; Camus, pour qui accepter la joie soutient le combat. Comme ce mot vu à Arles — “la joie est un acte de résistance” — je transforme la toile en lieu où la lucidité devient puissance d’exister, ouvrant une série de peintures où texte et matière scellent ce choix.
