Verre soufflé

Sur le Port de Binic en Bretagne l’hier dernier j’ai rapporté un gros bouquet de fleurs séchées qui m’a rappelé mon enfance (avec ma cousine et mes soeurs, on confectionnait des bouquets en fixant les immortelles séchées sur des tiges fleuristes). J’arrive à l’atelier et décide d’accrocher chaque fleur la tête à l’envers. Cette suspension légère apporte joie et poésie dans l’atelier !  

J’aime beaucoup cette installation et je cherche alors une idée qui me permette de présenter un travail artistique plus élaboré. Je me dirige assez rapidement vers des tubes et tiges de verres dénichés sur internet chez un fournisseur américain. Je pousse finalement la porte de l’atelier de Theo Beaumont à Lyon et découvre un nouveau matériau qui peut laisser la place aux imperfections et accidents. 

Mille idées de projets jaillissent instantanément, mais avant tout j’ai en tête de réaliser une « prairie suspendue ». 

Je cherche à reproduire la légèreté, la fragilité et la poésie des fleurs dans la nature. C’est un dialogue entre le souvenir, le matériau, et l’espace, qui évoque l’éphémère beauté des fleurs à travers la permanence et la translucidité du verre.

Chaque pièce est unique et authentique, le postulat de base étant l’acceptation des imperfections et des accidents comme partie intégrante de la beauté de l’œuvre. Elle flotte dans l’espace, interagit avec les autres,  contribue à un ensemble harmonieux, lieu d’expression collective où l’individualité s’entremêle avec la communauté. 

De plus, l’installation explore la notion de mouvement : bien qu’immobiles, les verres offrent un rythme visuel, amplifié lorsqu’on se déplace devant  la suspension. Le verre capte la lumière environnante et la réfléchit sur le sol et les murs, renforçant cette illusion.

Instants d’atelier, derrière les mots et les intentions, le geste.

Les premiers bouquets apparaissent

En octobre, j’accroche 120 pièces au Pavillon des Arts de Chatenay. Cette suspension de 420x250x60cm produit l’effet escompté : surprise, joie, sentiment de fragilité, envie de toucher !

J’imagine déjà les étapes suivantes , tournées vers de nouvelles façons d’accrocher cette suspension , ou bien encore le land-art. Justement une fenêtre de beau temps dans ce mois de novembre bien pluvieux me permet de tester le land art au jardin secret de St Rambert à Lyon. 25 pièces de verre soufflé sont plantées en terre pour vérifier la faisabilité du projet et prendre quelques photos. A suivre …