Dans mes échanges avec Paule-Elisabeth Oddéro, j’ai retenu cette phrase « je suis tu es nous sommes embarqués sur la marge »
J’ai été immédiatement séduite par par les multiples interprétations qu’elle laisse envisager, par la couleur rouge de la marge de nos cahiers d’enfance, par l’évocation de la figure humaine que j’ai laissée tomber depuis quelques temps dans mes peintures et que j’ai envie de faire ressurgir ici , par la présence de la barque élément indissociable de nos « Pêcheries ».
Puis, la couleur rouge , c’est aussi hélas l’actualité des gilets de sauvetage en Méditerranée.
Durant l’été 2016 , j’ai travaillé au bâton d’huile une série de peintures sur papier où les corps sont petit à petit devenus des points et même des croix, symbolisant l’exclusion des individus eux-mêmes dans la médiatisation , ou encore l’indifférence générale.
Les nouvelles ne sont pas bonnes : chaque jour de nouveaux migrants se noient en Méditerranée. J’imagine ces corps qui s’amoncellent comme des sédiments au fond de la mer .
Les gants de latex de l’atelier sont recyclés pour former des silhouettes , ficelées puis entassées dans des cylindres plastiques figurant les barques .
Cette installation sera montrée lors du Festival d’art contemporain l’Eté Dracenois ainsi qu’en 2018 en Espagne à la Casa del Cable ( Fenêtre sur Méditerranée)