Coutures

Vila Noailles #1 , 50x70cm Hyeres, 2024

Coutures sur papier 

Mes dessins au fils sur papier s’inscrivent dans une démarche artistique à la frontière de l’art contemporain et de l’artisanat. 

J’utilise la machine à coudre comme outil de dessin et en cela détourne cet instrument de son contexte traditionnel pour l’intégrer dans un processus de création plastique. 

La décision de travailler sur du papier plutôt qu’une toile ou un tissu comme support pour la couture n’est pas seulement un choix esthétique mais également conceptuel, mettant en lumière ses qualités organiques en tant que matériau.  Cela ne se fait pas sans contraintes : il faut faire du papier son allier et sans cesse mesurer sa résistance face aux mouvements de l’aiguille et la tension du fil dans la machine. 

Une interaction entre la machine et le papier se met en place . Mes mains (qui dirigent le papier),  et mon pied (qui presse la pédale) deviennent un moyen d’équilibrer les forces en présence. Le choix de ne pas retirer le pied-de-biche ajoute une contrainte amenant à ne pas maitriser totalement le processus créatif, notamment sa direction.  Les « accidents » créés par l’accrochage de l’aiguille sur le papier, loin d’être à mes yeux des imperfections, sont l’essence même de ce qui va différencier le dessin au crayon du dessin au fil : ils apportent texture et profondeur au dessin, son unicité aussi. 

Ce qui m’amène la plupart du temps à présenter mes dessins sur l’envers, afin de mettre en lumière ces traces laissées par le processus créatif.

Dans la continuité de travaux précédents à la machine à coudre  , je cherche aussi du côté du motif et évidemment des bâtons surgissent, à l’instar de ceux que je pose sur mes toiles, mais aussi en écho à mes photographies floues de fleurs.

En février 2024 , les recherches s’accentuent sur le dessin au fil, je lâche un peu les bâtons pour une représentation très graphique d’arbres, de prairies comme des mosaïques,  des nuages apparaissent, j’introduis les hachures. 

Puis vient le temps de résidence à Hyeres en avril 2024. Je visite les jardins remarquables de la région. Le domaine du Rayol et la Villa Noailles m’inspirent. Le dessin devient une sorte d’architecture maitrisée aux lignes colorées.

Au delà de la technique,  s’ouvre un univers artistique riche de par l’extreme diversité des couleurs des fils à coudre ( J’envisage d’ailleurs de consacrer dans les mois à venir du temps pour rechercher ma propre coloration de fil

 

 

Variegata di bologna 13x13cm
Le jardin de la voisine 13x13cm
Tulipes 21x30cm 2023
mousse 40x40cm
Cultures 30x40cm
Cultures 12x17cm
Plates-bandes, série de 9 dessins 24x32cm

Coutures / broderies sur lin 

Janvier 2024, j’installe MOUSSES au Grand Atelier à Croix Rousse (Lyon) 

C’est un paysage organique évoquant la croissance et la diversité des mousses.  L’utilisation du lin lavé cousu de lés de coton est un lien entre art appliqué et beaux-arts, un « support-surface » mettant l’accent sur la matière et du motif. Cela me permet aussi d’envisager un accrochage à l’extérieur.

La prolifération des mousses , broderie main sur lin lavé, 2024.

 

Ce travail a été mené entre février et juin 2024. Il évoque la douceur et la fragilité des mousses. Les motifs organiques semblent se ramifier, se développer sur le tissu, comme dans la nature. 

Pour enrichir la proposition artistique et jouer avec l’espace,  j’ai choisi un support grilllagé qui permet différents accrochages. Par exemple, une forme symbolique de rocher.